26 juin 2012

Classe contrebasse

Ca s'appelle "Les Paons" et ça vient de Suisse. Bon, dit comme ça, "ça casse pas des bites à un canard" (merci CVT), MAIS. Le fait est trop peu connu : La Suisse : l'autre pays du rock'n'roll. Gotthard, Shakra, Krokus,... , les blazes sont peut-être nazes, mais ces gens-là jouent. Tout comme d'ailleurs les ceusses de The Hillbilly Moon Explosion, dont le patronyme est autrement plus classe.

Bref. The Peacocks sont un trio guitare-contrebasse-batterie. Il est impossible de leur coller une étiquette précise : les rombiers envoient un mélange de rock, rockabilly et punk-rock qui échappe à toute classification, même si certaines andouilles les collent dans le psychobilly. Crétins. Du psycho, The Peacocks n'ont ni le look, ni l'esprit, ni les thèmes horreur et autre, ni surtout la musique. Méfiez-vous des contrebasses dans les groupes de rock : elles induisent en erreur.

Un petit son valant mieux qu'un grand discours :



L'album "After all", dont Not your man est l'un des titres phares, c'est 15 morceaux courts, variés, mélodiques, pas chiants, pas trop nombreux (plus de 10-12 plages dans ce style, ça peut être fatal), bien foutus et entraînants. Entre deux slaps, on attrape même ici ou là ("Better Times", "Leaon on me") un ligne de chant jolie pop, ça dure deux secondes et c'est plaisant. Et le matin ou les soirs énervés, on se colle "Love/Trouble" dans les oreilles, ça déménage et ça fait du bien.

Ah oui, la voix du chanteur est réputée comme souvent proche de celle de Joe Strummer. Mouais. 'Pas convaincu.

Bref, la contrebasse, c'est classe.



14 juin 2012

Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais (pas)

Confession intime :A la présidentielle, je n'ai pas voté. Ni au premier, ni au deuxième tour. Ce qui n'est pas bien, m'ont dit et me diront encore toutes les bonnes âmes. Mais c'est pas ma faute ("c'est pas ma faute à moaaaaaaa..."). Convaincu que j'étais que quel que soit le candidat élu (je parle des candidats UMP et PS), ce serait une catastrophe, que le PS au pouvoir alignerait les conneries, et que l'ego du petit homme exploserait en cas de ré-élection (petit homme qui en avait aussi fait de belles durant son mandat), j'ai dit niet. Je ne voulais pas me dire, durant 5 ans, que j'avais contribué à élire un connard un navrant. Ainsi fut (pas) fait.

En fait, moi je souhaitais une vraie catastrophe, une catastrophe de grande ampleur, quelque chose qui finirait vraiment de saccager mon pays déjà laminé par la droite et la gauche.


Moi, je voulais Marine, moi.

"C'que t'es belle quand j'ai bu, 
c'que t'es belle quand on boit, je regrette de n'avoir pas fait d'autres abus..."



Entendons nous bien : J'aurais préféré crever que de lui donner ma voix, plus encore que de voter PS ou Sarko, alors que ce sont les deux partis pour lesquels je serais susceptible de voter (avec le Modem, peut-être). Mais, elle, élue, ç'eût été la touche finale, la dérision absolue.

Une mienne amie m'a dit qu'en cas d'arrivée du FN au pouvoir, ce serait la guerre civile. Allons, tout de suite les grands mots. La guerre civile, c'est la Syrie aujourd'hui, la Lybie hier. Impossible en France. Nous pétons trop dans la soie, nous n'avons plus connu de conflit armé depuis "trop" longtemps. Des manifs à répétitions, oui, éventuellement des grèves, un demi-cocktail molotov lancé de loin sur les CRS et basta. Notons au passage que de telles oppositions ne seraient pas autre chose que des dénis de démocratie. Ah bah oui, on ne peux pas vouloir que chaque citoyen ait le droit de vote, et que la majorité des votants emporte l'élection de leur candidat chouchou sans se soumettre au résultat des urnes. Sinon, on n'est plus dans la démocratie. Pensez-y les petits enfants...

Non, ce qui aurait été réellement drôle, c'est que je ne donnerais pas trois mois d'existence à la Présidence de Marine avant la démission d'icelle et la dissolution du gouvernement.

Suivez bien : Marine élue, c'était :

- Une quasi impossibilité pour elle de former un gouvernement, faute d'avoir les troupes compétentes suffisantes (encore que certains UMP auraient probablement retourné leur veste sans trop de scrupules pour aller à la soupe)

- Une cohabitation obligée, et très probablement avec la gauche. Sachant que le Premier ministre doit obligatoirement (ou traditionnellement, cf les constitutionnalistes) être issu de la majorité parlementaire, c'était un pugilat quasi assuré à chaque conseil des sinistres.

- Une majorité de gauche, c'était aussi une émeute dans l'hémicycle à la moindre intervention d'un ministre FN, et surtout la certitude que l'intégralité des projets de loi du gouvernement soient déférés au Conseil constitutionnel ; les parlementaires s'adonnant également, et c'est bien normal,  à la joie d'aligner motion de censure sur motion de censure, en plus de donner ses lettres de noblesse à l'obstruction parlementaire.

- Un Premier ministre PS, c'était la certitude que toute loi estampillée "FN", votée par miracle ou passée en force (49-3 mon amour) n'était suivie d'aucun décret d'application, ces décrets relevant des pouvoirs du Premier ministre. Autant dire la paralysie des institutions, donc une impuissance garantie des idiots à la flamme.

- Une tentative tuée dans l'oeuf d'abandonner l'euro pour un retour au franc (Elle sait combien ça coûte, Machine, un changement de monnaie ???!!!)

- Globalement, la France mise au ban des nations d'Europe, et probablement des autres.

- La joie de tous les juristes en droit constit' et surtout en droit européen, ces derniers observant mi-navrés mi-amusés les efforts désespérés de la Marine pour que la France déroge aux divers accords et traités européens, sans aucune possibilité de le faire. Ca s'appelle l'effet-cliquet, petite marrante. Le tout entraînant moult, et même foult arrêts du Conseil constitutionnel et de la CJCE, enrichissant les manuels de droit de pléthore de jurisprudence. Ah, heureux les étudiants...


Voilà. Marine élue, c'était tout ça, et sans doute bien plus encore. C'eût été dramatique pour notre pays, pays que j'aime, mais que la droite et la gauche flinguent depuis trop longtemps pour qu'il en reste quelque chose dans 20 ou trente ans. Valeurs, modèle de société, projet,... Tout n'étant plus que foutaises, autant rire, même pas jaune, du jeu électoral. Ce sont les mandats, présent et à venir, qui donneront à pleurer.

13 juin 2012

Back

En espérant que ce ne soit pas un voeux pieux, je "relance" ce blog, en l'élagant d'abord, en y écrivant ensuite. Je lis en ce moment trop de conneries grasses pour ne pas avoir envie d'y répondre, ou du moins d'écrire à leur propos.

See you soon, donc.

7 février 2012

Honni soit qui noir y pense

Pause-déjeuner, et donc virée traditionnelle sur Rue89 avec le café. Il y a des traditions auxquelles on ne saurait déroger. 5,4,3,2,1, et paf, pastèque, la récolte est fructueuse, puisqu'on y trouve aujourd'hui la délirante tribune d'un Français d'origine africaine (il emploie le terme d'"Afro-descendant", je trouve ça ignoble, même si les deux se ressemblent fort). Du moins je pense qu'il est français, peut-être n'est-il "que" parfaitement francophone. Apparemment, sa vie n'est qu'une souffrance atroce dès qu'il ouvre la bouche ou entend quelqu'un d'autre parler. Figurez-vous que la langue française l'enferme et l'opprime, le rabaisse, le bafoue, le brise, le rage, le désespoir, le vieillesse ennemie. Et je n'exagère pas, lisez le machin. Tant sa forme (navrante) que son fond (grotesque) désolent.

Sur la forme, d'abord. Je suis peut-être singulièrement obtus, mais il m'a fallu arriver au 6e paragraphe pour commencer à saisir, maigrement, le propos de l'auteur. Durant les 5 précédant, je pensais me trouver dans une bafouille confuse (et le mot est faible) d'un philologue ou d'un sociologue et qui concernait les aspects sociaux, et même moraux, d'une langue. Bref, "précision-concision", ne sont pas tellement les axiomes du bonhomme. A la rigueur, peut-être, "la clarté dans la confusion (salut Brel, Ventura et consorts), et encore. D'autant que l'auteur ne pose pas d'entrée de jeu qu'il a la peau noire, ce qui n'aide pas à la compréhension du machin.

Ensuite, le style. Je n'ai aucune prétention quant au mien, et je ne suis pas franchement un sommet du bon goût en matière de littérature. M'enfin tout de même. Il y a des tournures et des métaphores qu'il faut oser. Je vous en cite un paragraphe complet tellement c'est beau :

"Alors que dire d'une langue qui ne sait vous désigner du doigt que pour vous annihiler ; d'une langue dont chaque respiration vous emplit pour mieux vous étouffer ; d'une langue dont les étreintes vous épinent comme des coups de pied au derrière, dont les baisers au goût de cendre sont toujours de glace, et qui s'acharne à vous téter l'entrecuisse avec la vivacité et l'énergie d'un rasoir, faisant gicler vos boyaux d'humeur ?"

Clap-clap. La vivacité d'un rasoir, hein ? J'en connais un qui doit s'entailler vilain tous les matins. Et je passe sur la langue étreignante qui épine comme on botte le cul. Défense de rigoler : Ici, on souffre. Ailleurs, c'est un style haché, des virgules comme s'il en pleuvait, des interrogations qui se suivent, non, qui se paraphrasent par dizaine. C'est lourd, ça veut faire beau et bien, et c'est d'une rare opacité.

Enfin, le fond. Pour résumer, la connotation négative du mot et de la couleur "noir" en français désolent M. Marcel Zang, tout comme les expressions contenant le mot "nègre" (encore qu'il doit accepter sans trop se faire prier le vocable "négritude". Enfin j'espère). Je vais sans doute en oublier, mais passons en revue quelques-uns  de ces mots et expressions. :

- le mot "nègre" d'abord, signifiant bien entendu "noir" à l'origine. La couleur noire. L'usage s'en est ensuite élargi pour désigner les gens par leur couleur de peau. On comme dit un "un noir" comme "un blanc", "un peau-rouge" (bon, celui-ci a un peu vieilli, ok, mais le sens est le même.,... . L'esclavage et la période coloniale ont transformé en insulte raciste un adjectif anodin. Dommage.

- un nègre, au sens littéraire du terme. L'écrivain qui travaille pour un "auteur" qui s'attribuera le mérite de son travail en le faisant publier sous son nom. C'est, déjà (voir ci-dessous), la caractérisation de celui qui travaille beaucoup et à la place des autres. Intelligemment compris, c'en serait quasi laudatif pour les noirs, en indiquant ainsi en un mot qui est celui qui travaille réellement et qui est celui qui est exploité. Pas de surprise : ce sont les mêmes. Mais, encore une fois, l'actuel sens raciste du mot... 

- travailler comme un nègre : allusion à l'esclavage et aux travaux pénibles et/ou dégradants effectués par les esclaves. Au vu de l'allusion historique, et à la somme de travail  à laquelle cette expression renvoie, personnellement, moi le glandeur, je m'enorgueillirais plutôt de réussir à "bosser comme un nègre". Je conçois quand même que les noirs tiquent sur le dernier mot...

- Dénigrer : Pour le coup, une vraie idée négative associé au noir. Mais si on remonte un peu dans le temps, "senestre" a donné "sinistre", a-t-on déjà lu un manifeste des gauchers pour l'abolition du terme ? Si M. Zang veut forger ses propres termes péjoratifs à l'égard des blancs, en quelque langue que ce soit, qu'il le fasse.

J'ai sans doute oublié quelques termes employant ou comportant ce terme de "nègre" Toutes mes excuses.

Second argument des doléances de M. Zang : en français, le mot "noir" comme la couleur sont systématiquement négatifs. De fait, en français la nuit est noire, on broie du noir, on a des idées noires, on nourrit de noirs desseins, il fait noir dehors, les chevaliers noirs sont toujours méchants, le Prince noir était anglais (et l'anglais est perfide, c'est bien connu)... . Et, apparemment, c'est insupportable. Question à M. Zang : Comment faire pour remplacer toutes ces expressions, comment faire pour annihiler l'idée que le noir, hors couleur de peau, est négatif ? On reporte sur une autre couleur ? Mais la nuit jaune ou pourpre, cela convient moyennement... Par ailleurs, toutes les civilisations ont une couleur associée à des idées négatives. En Asie, le blanc symbolise la mort et porte malheur. Eh bien en Occident, c'est le noir. Il me semble que cela n'incite ni au racisme ni à la ratonnade, mais peut-être fais-je erreur.

Globalement, un mot ne façonne pas l'idée, il l'exprime seulement. On peut être raciste sans jamais prononcer les mots nègres ou youpins. Je comprends que l'auteur de la tribune soit peiné d'associer sa couleur de peau aux images négatives lorsqu'il utilise sa langue (française), mais, avec un peu de vocabulaire, ce doit pouvoir être évité. Tenté par quelques Exercices de style, M. Zang ?  

5 février 2012

Mouais, beauf

Bon, sujet du jour, la semi-polémique à propos de la censure des affiches du film "Les infidèles", bazardées vite fait des rues parisiennes. J'avais autre chose à foutre ce week-end que zoner sur les blogs féministes, mais je ne doute pas que ça ai déjà bouilloné de partout dans ce marigot. Et si c'est pas fait, ça va se faire. Rapidement.

Pour le coup, ce ne sera pas totalement injustifié. Pour les ceusses qui ont raté ces chefs-d'oeuvre, voilà ce que ça donne. Ou donnait, plutôt :


C'est con à dire, mais ça me fait puissamment chier de reproduire ces affiches sur mon blog. Je ne suis ni un parangon du bon goût, ni un féministe délicats. Qui plus est, je suis en général assez partisan de la liberté d'expression, tant qu'elle fonctionne pour tout le monde.  C'est-à-dire que je reconnais parfaitement le droit aux hommes de faire des pubs/films/livres/... machos et/ou misogynes tant que les femmes peuvent elle aussi déconner gentiment dans la mysandrie lourde ou légère, visuelle ou écrite. Que demain fleurissent dans les rues des affiches montrant des femmes tenant en laisse des homoncules courbés ou les enculant joyeusement à coups de gode-ceinture, je m'en battrai joyeusement les choses de la vie, ne me sentant ni visé, ni dégradé, ni instrumentalisé, et pas plus objet sexuel qu'avant. Ce n'est pas moi sur l'affiche, juste une personne avec qui j'ai un point commun : une bite. Enfin, deux à nous deux, quoi. On a vu lien plus fort.

A vrai dire, je suis même plutôt content que ces torchons soient retirés de l'espace public. Pas au nom du respect de la dignité des femmes. Encore une fois, seules deux femmes sont rabaissées sur ces placards, celles qui figurent dessus. Je m'obstine à penser qu'aucune autre femme n'a à se sentir dégradé. Quand Hollande se fait enfariner, je ne porte pas mes fringues au pressing, quand Sarkozy décore son tailleur, ce n'est pas moi qui obtient la légion d'honneur, et ce n'est pas à moi qu'il a dit "cass'toi pov'con". On aurait rigolé, d'ailleurs. Bref. L'une des plus belles fumisteries des différents lobbys, activistes, militants de  sac et de corde, minorités et autres agités, c'est de hurler qu'on insulte le tout quand on accable une partie. Ça aide, ça donne du poids à toutes les revendications. Clap-clap. Non, si je me félicite que ces deux étrons putassiers décampent de nos murs, c'est mon côté vieille école qui parle, et qui veut qu'un minimum de décence (vieux mot de plus en plus oublié) ne nuise pas dans les espaces publics. Un vieux fond pétainiste, je présume.

Outre ce détail, la vraie raison qui me fait applaudir à cette censure, et qui explique que les torchons gras ci-hauts reproduits me les hachent, c'est simplement celle-ci : 'Y a des limites à la beauferie. Ce qu'il y avait de véritablement offensant, dans ces crapuleries, c'est cette beauferie revendiquée, ce "ta gueule et suce" qui s'assumait, ce fier "à genoux et parle pas la bouche pleine !", ce faraud "un trou avec du poil autours" (copyright Bretécher), cette espèce de fierté grasse du rire salaud qui se veut provoquant. Il y a fort à parier que d'ici peu, acteurs, réalisateur et producteurs du film se fendront de déclarations pitoyables comme quoi ces affiches étaient "subversives", qu'il y a "encore trop de tabous en France", qu'ils bravaient le "néo-conformisme" et le "politiquement correct" de l'époque.

Mon cul, oui, martyrs du Café du commerce.

Et, en écrivant cela, j'ai l'impression d'insulter mes troquets blaireauteux préférés.


PS : rapport au machin de la représentativité que j'évoquais plus haut, on retrouve la même idée ici.


Et, sans rapport aucun :



26 janvier 2012

Mon fils ma bataille

(ok là j'ai un peu honte)

Bon, j'en ai peu marre, non pas de taper sur les féministes à courte vue, mais j'ai toujours l'impression que mes billets sont autant de plaidoyers pour des crétins, des connards ou, comme dans le cas qui nous (ok, qui me) préocuppe aujourd'hui, des endives plus ou moins fallotes. Enfin bref, c'est jeudi, c'est Carla Bruni.

V'là-t-y pas que qu'est-ce que je vois, dites-moi pas qu'c'est pas vrai, en déterrant un billet du sempiternel blog d'Olympe, j'apprends qu'avant d'accoucher (peut-être aussi après) notre Première Dame (gag) voulait un fils plutôt qu'une fille. C'est du moins un brahmane qui l'affirme. Aucune raison de remettre sa déclaration en cause. Soit. Ce qui est très rigolo, c'est la réaction d'Olympe :

"Dire ou laisser dire une telle chose  dans un pays où il manque 36 millions de femmes  parceque l'élimination des foetus féminins se pratique à grande échelle c'est contribuer à cautionner une vision de la société qui veut que la naissance d'un garçon soit plus désirable"

Ouais. Ou c'est vouloir un fils, quoi. On peut trouver ça con, mais tout parent peut souhaiter avoir des garçons, des filles, tout l'un ou tout l'autre, en nombre et en genre qu'il/elle veut. La situation indienne est dramatique sur cette question (et puis avorter en Inde, ce doit être une partie de plaisir - déjà qu'en France, bon... -  et un grand moment d'hygiène), et j'apprécie moyen ce genre de génocide (plus ou moins) masqué, et encore moins ses raisons (une fille, ça coûte cher en dot, ça ne ramène pas d'argent comme un garçon,...) mais CBS a le droit de vouloir un gamin plutôt qu'une gamine. Ce n'est ni blamable ni merveilleux. Il n'y a juste rien à en dire. La liberté de chacun, toussa-toussa...

On remarquera au passage que, alors que bon nombre de féministes sont de ferventes militantes du droit à l'avortement, la pratique de celui-ci devient pour elles une franche saloperie à partir du moment où ce sont des foetus FEMININS que l'on dégage (pas sûr que les mères indiennes aient leur mot à dire sur la question, ceci dit). Bon. Je ne dois pas avoir la même vision de l'humanité que les susdites féministes. Sans blague.

Enfin, on notera que si le billet d'Olympe en lui-même n'est pas folichon, ses commentaires atteignent quelques sommets. J'aime beaucoup l'enflammée qui se laisse aller à un grinçant :

"Ah ! Elle est donc vraie la rumeur qui court que le couple présidentielle qui se la joue monarchie républicaine et couple royal veut à la faveur des élections de 2012 donner un fils à la France comme dans la bonne vieille tradition de l'Ancien Régime ? Alors pas étonnant qu'ils se réfèrent à la loi salique qui a toujours exclu les filles du pouvoir en France."
Outre que les élections présidentielles étaient peu répandues sous l'AR (non, les Etats généraux c'était pas ça, non...), on notera un léger oubli de notre pétrôleuse, pourtant bien lisible dans le bref billet d'Olympe :
"D'autant plus que la famille recomposée Sarkozy-Bruni compte déja 4 garçons."

Importante précision, tant il est vrai qu'aujourd'hui, la situation familliale de Sarkoléon est ignorée du grand public, qui n'a jamais entendu parler des deux fils aîné du président (normalement, je mets une majuscule au mot, mais là faut pas pousser), de leur coupe de cheveux à ch..., des laborieuses études de l'un, de son mariage et de son (regretté) EPAD. 

Notre commentatrice, qui parvient avec une rare maestria à faire ressentir au lecteur à quelle point elle s'étouffe de rage, ajoute ensuite, comme on fait crisser des ongles sur un tableau noir :

"Et puis c'est aussi une facon indirect de dire : "on ne veut pas d'une femme (Ségo/Aubry) à la tête de l'État surtout que si des fois qu'on (ils ne parlent pas bien francais ; j'imite) serait pas réélu, c'est notre poulain DSK qu'il nous faut car il nous fera une douce retraite, alors votez pas pour une meuf hein, le peuple !".A comprendre aussi dans ce genre de déclaration qui n'a de gourdasse que l'apparence."
D'où il ressort indéniablement que le LSD devant un clavier, c'est mal.


3 janvier 2012

Les bilans comme les résolutions,...

... c'est pour les cons.

So derechef, bilan 2011 perso :

- J'ai passé la période la plus heureuse de ma vie durant 4 mois au Kosovo
- J'ai merdé plein de boulots à force de procrastination
- Je me suis fait larguer (et encore aujourd'hui, je me demande quelle est ma part de responsabilité là-dedans, la sienne, celle des circonstances ou si c'était juste une erreur de casting).
- J'ai recommencé à lire
- J'ai écouté de moins en moins de musique, mais des podcasts geeks à foison
- J'ai BEAUCOUP vu mes potes, et ça, ça fait du bien
- J'ai pas fait la moitié de ce que je voulais
- J'ai aussi recommencé à chanter
- Je me suis prouvé, ainsi qu'aux autres, que je valais un peu plus que ce que je croyais, tout en étant toujours un blaireau

Pas de résolution, mais quelques volontés éparses :
- Ecrire, bordel, et user mes Bics de base, mes feutres nazes, mon plume et mes crayons carbone sur du papier, encore, et encore, et dessiner peut-être un peu.
- Après trois mois d'aternoiements, ré-empoigner une lame sur une piste, et compter à nouveau les bleus reçus avec une fierté imbécile
- Inviter du peuple à l'appart' et ailleurs
- Apprendre à cuisiner de façon pas trop dégueu
- Ecrire, bordel
- Tenir mon budget, soit la mission impossible
- M'organiser pour faire tout ça et employer chaque heure à fond
- Dormir, et latter mon épilepsie comme si je cognais sur un certain médecin
- Ecrire sur ce blog plus régulièrement, et essayer de passer de 1,5 lecteur à 2,3



Tout ça n'a pas beaucoup d'intérêt. Mais la musique aide toujours, alors pour balancer la nitro dans les veines, et se booster un peu, le titre idéal du groupe idéal :



"Get real, get a life, or get a boot in your ass!"


Et, en tout, que les affaires reprennent.


25 novembre 2011

Admis-cibles

Un bref billet, même pas coup de gueule, mais simplement stupéfait, engendré par la lecture du billet du jour d'Olympe. Je risque de revenir souvent en ces pages sur le contenu de son blog, tant celui-ci aligne, "avec intelligence", les conneries les plus navrantes et les dénonciations les plus stupides quant au statut des/de la femme(s) dans notre/nos société(s) contemporaine(s). Pour être tout à fait juste, on y croise aussi, parfois, des revendications visant juste, des indignations sensées. Hors celles-ci, le contenu du blog serait à se taper le cul par terre si la rare intolérance dont certains billets témoignent ne finissait pas par faire froid dans le dos.

Soit. Aujourd'hui, Olyme a donc décerné l'Epididyme d'or de novembre 2011. J'en cite sa définition :
"(...)l'épididyme est "une partie du système reproducteur de l'homme. C'est un petit organe accolé au testicule contenant un tube glandulaire pelotonné transportant les spermatozoïdes" . Le prix est décerné chaque mois à un média ou une manifestation ayant dépassé le taux admissible de testostérone."

Fort bien. Qui plus est, le nom du machin est quand même plutôt rigolo. Sauf que. Ce mois-ci, le trophé somme toute peu enviable est attribué à la Force Ouvrière et sa revue Forum pour un numéro dont la une pose cette question : "Où va le service public ?". Or, tous les articles du numéro sur ce thème sont signés par des intellectuels. Un L, pas de E avant le S. Voilà, que des hommes. Indignation vertueuse de notre demeure des Dieux, et interrogation de sa part : "Je me demande comment une organisation qui s'interroge  aussi peu sur ses propres pratiques peut  ensuite aller négocier l'égalité hommes/femmes dans les entreprises.". Conclusion immédiate : "ça doit expliquer aussi en partie pourquoi ça avance si peu.".

Sur cette conclusion, il n'y a rien à répondre. Rien ne prouve ce lien de cause à effet, rien ne l'infirme. Faute de preuve, on mange des mots.

Concernant ce line-up exclusivement masculin, que dire ? Qu'il existe des intellectuelLES à même de répondre à la question posée, ayant l'autorité intellectuelle et l'expertise pour le faire, et pour le faire bien, c'est une certitude.Qu'il y en ai d'aussi médiatiques que leurs homologues masculins, je n'en sais rien. Le seul que je "connaisse" (à part Alain Rey, uniquement connu de nom), que j'ai (un peu) lu, c'est Emmanuel Todd, qui jouit tout de même d'une certaine renommée médiatique, et d'une compétence assez reconnue, en dépit des controverses autours de certains de ses écrits. M'enfin, la renommée n'est pas toujours gage de qualité. Peut-être est-ce aussi un simple hasard.  Enfin bref, toute la team est masculine, à tort ou a raison.

Deux choses inquiètent dans ce billet.D'abord que le "jury" ayant attribué ce prix puisse se poser la question "comment une organisation qui s'interroge  aussi peu sur ses propres pratiques peut  ensuite aller négocier l'égalité hommes/femmes dans les entreprises". D'une part, rien ne dit que FO ne s'interroge pas sur ses "pratiques". Surtout, que l'on se pose sérieusement la question témoigne d'une rare étroitesse d'esprit, étroitesse que l'on projette également sur tout le monde. Madame Olympe, pensez-vous qu'il faille avoir la peau noire ou brune aujourd'hui en France pour refuser le racisme ? Ne peut-on trouver que "le viol, c'est mal" (excusez-moi) que lorsque l'on a été soi-même victime d'une agression sexuelle ? Faut-il forcément être soi-même smicard pour vouloir une meilleure (re)distribution des richesses dans notre société ? Avoir purgé 15 ans dans 10 m2 avec cinq co-détenus pour réclamer des conditions d'incarcérations décentes ? Ou bien, comme vous semblez le penser, nos actions (syndicales, en l'occurence), ne sont-elles dictées que par nos intérêts particuliers, ceux de notre couleur de peau, de notre classe sociale, ceux de notre sexe,... ? (Si tant est, sur ce dernier point, que les hommes trouvent un intérêt REEL, ce dont je doute, à opprimer/évincer en permanence les femmes).


Le seconde mention effarante que contient le billet est dans la raison même d'attribution de la "récompense" que constitue l'Epididyme d'or. Rappel : "Le prix est décerné chaque mois à un média ou une manifestation ayant dépassé le taux admissible de testostérone." 

Admissible. Je répète : ad-mi-ssi-ble. Sans précision de qui, ici, admet (c'est-à-dire permet, autorise) ce "taux", qui le fixe. Qui en définit la norme. Encore qu'ici, au vu du ton du blog, on imagine que ce taux de testostérone ne saurait dépasser les 50% grand maximum. Cet admissible fait froid dans le dos, car il sous-entend, voir qu'il assène avec autorité que le 100% homme, c'est, où que ce soit, l'ennemi, l'horreur à combattre, l'expression de l'oppression machiste, de la "domination masculine", pour reprendre le titre d'un film rigolo et/ou effrayant selon l'oeil avec lequel on le regarde.

Chère Olympe, le club sportif que je fréquente à 60% féminin, la formation musicale où je me suis engagé l'est à plus de 80%. J'ai plusieurs cercles d'ami(e)s, constitués au hasard de mon parcours et de mes études. Certains de ces cercles sont exclusivements masculins, d'autres quasi-totalement féminins. J'ai séjourné dans un hôpital allemand où toutes les infirmières étaient des femmes, tous les brancardiers des hommes. Dans ces quatre exemple, comme partout ailleurs, l'inverse ne m'aurait fait et ne me fait aucun effet. En dépit de la vogue actuelle des théories du genre, je vois encore mes ami(e)s, collègues et connaissances, chaque rencontre en fait,  de façon "genrée", c'est-à-dire en tant qu'homme ou femme. Cela n'a aucune incidences sur les qualités que je leur prête. Apparemment, chère Olympe, ce n'est pas le cas pour vous. Permettez-moi de le regretter.

"Et, pour ce qui est du reste, comme dit Lebrac, un de mes héros, je m'en fous".




NB : Signalons que lors de la fameuse table ronde Brel-Brassens-Ferré, les quatre (bah oui, B-B-F et l'animateur en sus) participants étaient des hommes. Belle exemple de l'oppression machiste qui sévit dans le monde de la chanson comme ailleurs.

28 août 2011

Des plaisirs simples

Le trio Calabrese a des plaisirs simples. Déjà ils jouent de ce que l'on appelle (sans trop rigoler) de l'horror punk. Bah c'est du punk rock qui parle de films d'horreur. 'Y en a qu'on essayé même qui appellent ça du death rock, et là on peut rigoler. Bref, c'est un sous-genre du susdit punk rock, avec des guitares musclées, des riffs rapides, et des choeurs wooh-ooh-ooh. Déjà c'est cool à jouer, puis on peut se faire des looks cools d'Elvis un peu voyou, et puis prendre l'air méchant avec des cools yeux rouges, et puis faire des clips cools avec des zombies, des momies, ou n'importe quel autre monstre cool qu'on a sous la main.

C'est très cool, quoi, l'horror punk. Ça pisse peut-être pas très haut, mais dans la bonne humeur, et avec tout plein de références rien chouettes. Evidemment, ça doit à peu près tout aux Misfits, et pour ce qui est du morceau ci-dessous, j'y trouve aussi un soupçon d'AFI (entre autres) niveau chant, mais c'est dans les vieux pots...

Et puis c'est cool, non ?





26 août 2011

Juillet fut chaud, juillet fut chaud

Je ne le découvre que maintenant, mais un billet de Koz encore relativement récent mentionnait qu'une partie de la droite identitaire-rigolote complotait ignoblement afin de salir notre beau 14 juillet national à grands renforts de cochonailles et franches lippées. Bouh. Ce n'est pas bien.

Première constatation, ce 14 juillet 2011 aura été le théâtre de franches rigolades, Eva Joly déconnant sans complexe dans l'anti-bellicisme incomprenant et nos petits, nos infimes droitards récidivant dans le banquet xénophobe. Bon. Je ne regarde que très rarement le défilé du 14 juillet, mais, pas plus belliciste qu'un autre, et plutôt moins que le supporter de foot lambda, j'ai sur les bords la mystique de l'armée, d'abord parce que j'ai celle de la nation, ensuite parce qu'ayant croisé pas mal de militaires dans ma courte carrière, je peux attester qu'on en trouve des franchement bien, si, si. Qui plus est, l'armée française est sans doute l'une de nos dernières institutions où l'ascenseur social fonctionne à peu près, et où la méritocratie, peut-être limitée, mais réelle cependant, n'est pas une vue de l'esprit. Et ce sans discrimination positive aucune, ce qui est signe de santé intellectuelle.

De même, je me vois mal dauber sur le menu du susdit gueuleton. Du sain, du simple, de l'anti-diététique, ces gens là, à défaut de celui du symbole, ont le sens de la bectance. Qui plus est, ayant un certain fond cocardier, je rend toujours grâce au ciel d'avoir dôté la France, en même temps que d'une certaine grandeur dans la saloperie comme dans les hauts faits, d'une gastronomie tour à tour gouleyante et raffinée, une cuisine de gens qui savent vivre, ou du moins qui essaient de savoir vivre, ce que les peuples anglo-saxons n'ont toujours pas élaboré. Je carricature (la cuisine étatsuniennes a quand même un certain charme), mais tout de même. Certes, je vendrais mon âme pour goûter plus souvent aux cuisines libannaise et syrienne, m'enfin une pièce de boeuf aux échalottes confites au pinot noir, entre autres et au hasard,  ça vous a quand même de la gueule. Puis j'ai des racines alsaciennes et champenoises, alors forcément.

Pinard-saucisson au 14 juillet donc, aussitôt montage aux créneaux, anti-racisme, no passaran, c'est la République qu'on insulte, touche pas à mon pote, salope pas mon char Leclerc. Nobles idéaux. Néanmoins, je ne pense pas que les indignés aient vu l'aspect plaisant de cette affaire, et ce qu'il comporte d'infiniment rassurant quant à l'état du ventre fécond de l'hydre racisticule en notre beau pays. Sans doute les idiots ripailleurs ne s'en rendent-ils même pas compte, mais il y a quelque chose d'infiniment dérisoire à confier la défense de "l'identité nationale" à deux produits de nos terroirs, certes sympathiques, voir même noble pour le jaja (enfin, certains jajas, les buveurs de beaujolais nouveau me comprennent), m'enfin pas non plus glorieux, en tout cas vachement moins qu'un buste de femme avec un bonnet phrygien, un drapeau bariolé, un hymne pompier ou un général genre vieux chêne. Ici, c'est Jeanne d'Arc qu'on saucissonne, Vercingétorix qu'on tète. Le boire et le manger comme dernier rempart, comme seule identité, ça fait tout de même léger.
Il en est de certains idéaux musclés comme de certains régimes politiques burnés, il faut toujours qu'ils s'empressent de révéler leurs faiblesses par des manifestations qu'ils rêvent triomphales, ou du moins vivifiantes, voir insolentes dans le cas présent, et qui ne font que dévoiler leurs considérables failles.

Ainsi, les vidéos des autodafés nazis m'ont toujours fait considérablement rigoler. Il faut revoir ces démonstrations de force de milliers de talons claquants de bottes en cuir lustrées, ces uniformes impeccables, ces regards d'acier, défilant sans faillir pour hurler en silence leur peur de quelques centaines de pages de papier en reliures fragiles. On est forts, on est durs, on est purs, et on a raison, mais, pitié, éloignez de nous ces feuillets, ça pourrait ébranler des certitudes, les notres comme ceux d'autres innocents, tout ça par la faute d'auteurs au nez bizarre et aux doigts crochus, ou d'écrivaillons qui, sortis des tranchés de 14-18, trouvent que la guerre, c'est pas bien. Arrière, mous du slips, nous vaincrons, mais, s'il vous plaît, le plus loin possible de vos écrits maigrelets en face de nos tanks.

Avec moins d'envergure, et débraillés sans uniformes, nos radoteurs gastronomes tentent vaille que vaille de mettre en croix leur bouteilles de chardonnay et leur Cochonou, comme autant d'exorcistes heureux qui sont nés quelque part. Arrière, Ben Laden, salafistes et prieurs de tapis, Justin Bridoux et le Vieux Papes nous protègent tels Saint Michel archange de l'islamisation, de l'immigration, de l'arabisation et j'en passe. Hop,  Mahommet, DTC.

Malgré cela, il n'est même pas sûr que d'odieux immigrés mahommétants n'aient pas infiltré l'apéro du 14/07/2011. J'ai vu des musulmans marocains, et pas des jeunots, picoler sympathiquement, des Albanais y aller franco de boutanche, un libanais au palais distingué question vin. Les bicots se croient tout permis, que voulez-vous.

2 juin 2011

La vie est une vidéo

Arrivé pour la première fois, je ne saurais d'ailleurs même plus dire comment, sur le site des vidéos du Nouvel Obs où je sens que je vais nourrir encore ma hargne, j'ai l'oeil attiré par le "top 3" de ces vidéos. Le lien m'emmène derechef vers le top 10 du machin. C'est trop beau, alors, si jamais quelqu'un me lit un jour, j'ai trop envie de lui faire partager cette avalanche de "contenus" alliant beauté de l'image et titillage de l'intellect. Moteur, par ordre décroissant.


1) Une star du X déshabillée en direct à la télé espagnole

2) Et maintenant, le string sans ficelle !

3) Hospitalisée après avoir été mordue au sein par un serpent

-- Ici, un break, pour récupérer un peu de cette avalanche de découvertes ahurissantes. Je sais, l'existence même de ces vidéos n'a pas dû être une nouvelle facille à encaisser. On reprend --

4) Un jeune prodige du diabolo

5) La campagne Osez le clito !
  
6) Dieudonné nouvelle star de la télé iranienne

7) Daniela (Secret Story 3) fait l'amour pour Manix

8) Remi Gaillard : "sale soirée" au Stade de France

9) Christine Lagarde au FMI : les dessous du soutien des Européens

10) Que deviennent les bagages abandonnés ?

 

Voilà voilà... (vous n'imaginiez quand même pas que j'allais inclure des liens aussi crapoteux dans mes pages, non ?)

Résumons : Du cul, du cul, du nibard aussi, du fessier pas mal, un bouzin pseudo-féministe, mais sur lequel les internautes cliquent par intérêt cul-turel, et non par intérêt militant, j'en mettrais ma main et le reste à couper, un vague amuseur soufré grâce auquel chacun va pouvoir frissonner d'antiracisme devant son écran, une potacherie quelconque, du vide (le diabolo), on ne me fera pas croire que les habitués de l'Obs pratiquent majoritairement ce sport/hobby/wtf, un seul sujet potentiellement intéressant (le FMI), et un sujet "vie pratique" complètement creux , puisque, ce qui m'intéresse, ce ne sont pas ce que deviennent les bagages abandonnés en général, mais seulement ce qui concerne les miens, là où je les paume. Ce qu'ils deviennent à l'aéroport de Bali, je m'en carre, à la Gare de l'Est, ça ça m'intéresse.


Bref, du cul, du creux, du vide, avec rab' de fesse sur le dessus.Vu (et non regardé) du fond de mon Kosovo, c'est à se flinguer.

17 mai 2011

Elle a raison la brune (Choses entendues, 1)

Elle raison. Déjà parce qu'elle est belle comme tout, cheveux longs, élancée, l'assurance, le sérieux et le sarcasme toujours au coin de l'œil et de la lèvre. Quand elle est en débardeur, on voit la grosse cicatrice rectangulaire qu'elle a sous la clavicule droite. Ça ne doit pas la complexer, je suis même sûr qu'elle l'arbore avec une sorte de fierté. C'est ce que je ferais à sa place. Je n'ai jamais  osé lui demander d'où elle lui venait. Dans un pays qui sort de dix ans de guerre, on ne pose pas la question à quelqu'un qui vient de vous dire le massacre du village de ses oncles et de leurs trois cent voisins albanais par leurs autres voisins, serbes.

J'aime pas ses fringues à la mode pouffe Balkans, mais même en collant léopard, appelons-là D., elle réussit à avoir de la classe. Une sorte d'allure qui viendrait de sa seule force de caractère, de son sourire. Du fait qu'elle a bouclé sa licence de droit, et est en train d'enlever son master, en bossant 40 ou 50 heures par semaines. Boutiques de fringues, ONG, et maintenant c'est ma collègue. Elle est cool. Je peux pas dire que l'on soit proches, mais elle est cool. Quand elle se fait chambrer par d'autres Français, façon fausse drague, et qu'on lui recommande ne ne pas les écouter, "Ne leur fait pas confiance, D. !", elle répond troisième personne "D. ne fait confiance qu'à D". Elle a raison. Elle a le prénom de la femme du plus grand héros national du Kosovo. Je cherche un équivalent français, je n'en ai encore pas trouvé. 

On discute d'un peu tout, de l'U.E, des Etats-Unis, du Kosovo, de ce qu'il faut voir en Albanie, en Macédoine, aller se baigner au Montenegro dès le mois de mai. De la France aussi un peu, de ses études, des sorties. Je ne sais plus comment on en est venu à parler de ça, mais ça a jailli de sa bouche au détours de la conversation.

"Tu sais pour quoi ils manifestent, les étudiants français ? Ils manifestent pour les retraites ! Vous avez tout en France, vous avez toutes les possibilités. Vous pouvez faire des études, celles que vous voulez, faire ce que vous voulez après comme travail. Si ici [au Kosovo], on avait les mêmes possibilités, on ferait [ici, un geste de la main qui veut dire, et je ne me trompe pas "on pourrait tout, on pourrait conquérir le monde"]. En France, vous êtes des enfants gâtés."

J'essaie de défendre mollement les cons qui ont manifesté, et sur qui j'ai gerbé tant et plus lors des pantalonnades de rue. J'ai au bord des lèvres des phrases cons, type "Ouais, mais on se rend pas compte... tu sais, la culture française de l'Etat-Providence... on attend toujours beaucoup...". Puis tout ça crève sur mes lèvres, avant même d'être sorti, comme le vague geste que j'esquisse. Elle a raison, la brune, dans son pays  beau et pourri par le communisme, la guerre, ses politiques et ses mafieux qui sont les mêmes, cinquante pour cent de chômage et tous les trafics.

Elle a raison, la brune.




Dee-Doo