26 janvier 2012

Mon fils ma bataille

(ok là j'ai un peu honte)

Bon, j'en ai peu marre, non pas de taper sur les féministes à courte vue, mais j'ai toujours l'impression que mes billets sont autant de plaidoyers pour des crétins, des connards ou, comme dans le cas qui nous (ok, qui me) préocuppe aujourd'hui, des endives plus ou moins fallotes. Enfin bref, c'est jeudi, c'est Carla Bruni.

V'là-t-y pas que qu'est-ce que je vois, dites-moi pas qu'c'est pas vrai, en déterrant un billet du sempiternel blog d'Olympe, j'apprends qu'avant d'accoucher (peut-être aussi après) notre Première Dame (gag) voulait un fils plutôt qu'une fille. C'est du moins un brahmane qui l'affirme. Aucune raison de remettre sa déclaration en cause. Soit. Ce qui est très rigolo, c'est la réaction d'Olympe :

"Dire ou laisser dire une telle chose  dans un pays où il manque 36 millions de femmes  parceque l'élimination des foetus féminins se pratique à grande échelle c'est contribuer à cautionner une vision de la société qui veut que la naissance d'un garçon soit plus désirable"

Ouais. Ou c'est vouloir un fils, quoi. On peut trouver ça con, mais tout parent peut souhaiter avoir des garçons, des filles, tout l'un ou tout l'autre, en nombre et en genre qu'il/elle veut. La situation indienne est dramatique sur cette question (et puis avorter en Inde, ce doit être une partie de plaisir - déjà qu'en France, bon... -  et un grand moment d'hygiène), et j'apprécie moyen ce genre de génocide (plus ou moins) masqué, et encore moins ses raisons (une fille, ça coûte cher en dot, ça ne ramène pas d'argent comme un garçon,...) mais CBS a le droit de vouloir un gamin plutôt qu'une gamine. Ce n'est ni blamable ni merveilleux. Il n'y a juste rien à en dire. La liberté de chacun, toussa-toussa...

On remarquera au passage que, alors que bon nombre de féministes sont de ferventes militantes du droit à l'avortement, la pratique de celui-ci devient pour elles une franche saloperie à partir du moment où ce sont des foetus FEMININS que l'on dégage (pas sûr que les mères indiennes aient leur mot à dire sur la question, ceci dit). Bon. Je ne dois pas avoir la même vision de l'humanité que les susdites féministes. Sans blague.

Enfin, on notera que si le billet d'Olympe en lui-même n'est pas folichon, ses commentaires atteignent quelques sommets. J'aime beaucoup l'enflammée qui se laisse aller à un grinçant :

"Ah ! Elle est donc vraie la rumeur qui court que le couple présidentielle qui se la joue monarchie républicaine et couple royal veut à la faveur des élections de 2012 donner un fils à la France comme dans la bonne vieille tradition de l'Ancien Régime ? Alors pas étonnant qu'ils se réfèrent à la loi salique qui a toujours exclu les filles du pouvoir en France."
Outre que les élections présidentielles étaient peu répandues sous l'AR (non, les Etats généraux c'était pas ça, non...), on notera un léger oubli de notre pétrôleuse, pourtant bien lisible dans le bref billet d'Olympe :
"D'autant plus que la famille recomposée Sarkozy-Bruni compte déja 4 garçons."

Importante précision, tant il est vrai qu'aujourd'hui, la situation familliale de Sarkoléon est ignorée du grand public, qui n'a jamais entendu parler des deux fils aîné du président (normalement, je mets une majuscule au mot, mais là faut pas pousser), de leur coupe de cheveux à ch..., des laborieuses études de l'un, de son mariage et de son (regretté) EPAD. 

Notre commentatrice, qui parvient avec une rare maestria à faire ressentir au lecteur à quelle point elle s'étouffe de rage, ajoute ensuite, comme on fait crisser des ongles sur un tableau noir :

"Et puis c'est aussi une facon indirect de dire : "on ne veut pas d'une femme (Ségo/Aubry) à la tête de l'État surtout que si des fois qu'on (ils ne parlent pas bien francais ; j'imite) serait pas réélu, c'est notre poulain DSK qu'il nous faut car il nous fera une douce retraite, alors votez pas pour une meuf hein, le peuple !".A comprendre aussi dans ce genre de déclaration qui n'a de gourdasse que l'apparence."
D'où il ressort indéniablement que le LSD devant un clavier, c'est mal.


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